Historique

RAPPEL HISTORIQUE DU TOURISME

Les premières structures formelles de gestion du tourisme en Guinée datent de la seconde moitié des années 40. Il s’agissait à Conakry, à Dalaba et à Macenta  de syndicats d’initiative (chambre de commerce) regroupant les opérateurs du secteur.

C’est le 30 août 1950 qu’est créé le premier comité local du tourisme, ayant pour mission la coordination et le développement  de ce secteur.

Les premiers circuits touristiques aux iles de Loos, à Kakoulima, au Voile de la Mariée et  même plus loin, à Dalaba, à la Saala, au Ziama et au mont Nimba, seront organisés.

Les premiers réceptifs, ceux  de la  Compagnie des  « wagons-lits », les buffets de la gare de Kindia, Mamou et Kankan sont construits ainsi que les résidences de villégiature  et d’acclimatation de Dalaba (villa Jeannine) et de Sérédou.

C’est aussi  au cours de la même année 1950 que sont construits les deux « hôtels de France », à Conakry et à Kindia, le « Pavillon Bleu » à Kindia  « la Volière »  à Dubreka, l’hôtel du Tourisme à Labé, « la Latitude 12 »  à Koundara,  l’hôtel du FOUTA de Dalaba ainsi que les  Caravansérails de Kissidougou et Faranah, pour ne citer que ceux-là.

Cette période connaitra aussi la mise en place de restaurants et dancings, à l’époque, très à la mode : le « Royal St-Germain », « le Rat Palmiste », « le Bar Alpha », « le Grillon », et  « l’Oasis ».

La construction de réceptifs va prendre un véritable essor pour doter presque

tous les cercles administratifs d’un établissement de restauration ou d’hébergement public ou privé.

Après l’indépendance, sont construits en 1963 pour faire face aux besoins d’une clientèle de congrès  de plus en plus importante, les   établissements tels que le Motel de Gbessia, l’hôtel Camayenne, l’hôtel « Foret Sacrée » de N’Zérékoré, le « Palm hôtel » de Macenta, l’hôtel « Simandou » de Beyla, l’hôtel « Niani » de Siguiri, l’hôtel « Kinkon » de Pita, l’hôtel de Télimélé. Cette étape sera aussi marquée par la construction de  structures d’hébergement appelées « Villa Syli » dans toutes les régions administratives, actuelles préfectures du pays.

Toujours en 1963 après la création, au sein du Ministère de l’Information et du Tourisme, d’un service National du Tourisme sont organisés  les premiers circuits touristiques à Dalaba, Labé et N’zérékoré.

C’est à partir de cette même période que  sont organisés les premiers circuits de chasse aux gros gibiers à Ourekaba (Mamou). La plage de Sorro aux Iles de Loos à  l’époque, était  exploitée par la société des Bauxites du MIDI  qui y organisait des excursions pour ses travailleurs. Quant aux  plages  de Room, « le Gouverneur et Pokia », elles étaient exclusivement réservées  aux diplomates  et aux experts. C’est aussi dans ce cadre qu’était fréquentée par les expatriés la plage de Bel-Air et aussi pratiquée la semaine d’acclimatation de Dalaba pour ceux qui après un long séjour devaient rejoindre l’Europe.

Mais ce démarrage sera interrompu par l’agression du 22 novembre 1970 qui  mettra un terme à une activité ralentie, car suspecte au regard des autorités du pays.

Il faudra attendre 1979, avec les préparatifs des sommets  de l’Association du  Bassin du  Niger – ABN, de la CEDEAO de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) et des Non Alignés pour voir la création, au sein du Ministère  de l’Information, d’une structure de gestion des  questions du tourisme, avec l’aide du PNUD chargé  dans le cadre du projet GUI 78-014 de la formation des  personnels  devant faire face aux besoins de ces conférences. Aussi dans le même contexte sont lancés les projets de construction de l’hôtel pilote du Grand Hôtel de l’Unité – GHU– avec 80 chambres, les 50 résidences présidentielles de la Cité des nations et le Grand Hôtel de l’Indépendance –GHI– ex  hôtel de France rénové et agrandi à 224 chambres.

En 1983 est créé par décret une structure formelle de gestion des questions de tourisme: l’Office National du Tourisme et de l’Hôtellerie (ONATHOL). Les textes d’application et de mise en place de la structure  ont fait  l’objet d’un arrêté signé au mois de janvier 1984. Ce service ne sera opérationnel qu’au mois de Juillet 1984 après la prise du pouvoir par l’armée le 3 Avril 1984. IL mettra en place des circuits promotionnels de chasse de pêche ainsi que le schéma organisationnel et de développement de l’hôtellerie guinéenne.

Cet organisme sera, en 1988, érigé en  Secrétariat d’Etat qui, depuis, à la faveur  des différents réaménagements gouvernementaux est devenu le Haut-Commissariat au Tourisme, le  Ministère du Tourisme, de l’Hôtellerie  et de l’Artisanat et enfin le Ministère de l’Hôtellerie du Tourisme et de l’Artisanat dirigé par un Ministre d’Etat.

Ce  département ministériel  repose sur 2 offices Nationaux dont l’Office National  du Tourisme – O N T –  et l’Office National de Promotion  de l’Artisanat – O N P A.  Il est  assisté par la  Fédération Patronale  du Tourisme et de l’hôtellerie-FEPATOUR–  la Fédération Nationale  des Artisans de Guinée – FENAG et l’Association Patronale des  Professionnels Tourisme – APPTOUR.

C’est à l’avènement de la 3ème République en 2010 avec le Professeur Alpha Condé que notre pays s’est engagé dans un véritable processus de « coming-back » qui loin d’un retour en arrière est une réinsertion de la Guinée dans le concert des nations. Il s’agit d’une intégration des pays émergents par la mise en œuvre de démarches responsables et osées capables d’assurer la prospérité de notre économie dans le cadre d’un partenariat gagnant- gagnant.

Cet avènement s’est traduit pour le secteur du Tourisme par un accroissement des arrivées avoisinant 165000 au cours de l’année 2011  et une amélioration sans commune mesure du taux d’occupation de l’ensemble des réceptifs. Ce processus a cependant pris un véritable coup de semonce avec la survenue de l’épidémie du virus Ebola qui a pris fin le 29 Décembre  2015.

L’ouverture de notre pays sur le monde extérieur a créé un important besoin en structure d’accueil et la réponse faite par les promoteurs privés a généré en 2018 une capacité d’accueil de plus de 3000 chambres de classe internationale.

Il faut rappeler la mise en place  en Mars 1998 d’un outil de base qui  est la politique Nationale du Tourisme, s’appuyant d’une part, sur la promotion de l’investissement privé, et d’autre part, sur la décentralisation de l’activité, surtout vers les zones à fort  potentiel  touristique, l’Etat se réservant le rôle de régulation.

Dans la mise en œuvre de cette politique nationale du Tourisme, adoptée par le Gouvernement, le département  a mis en place, avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le  Développement (PNUD), un schéma  directeur validé en mars 1999. Ce Programme Stratégique de Développement du Tourisme –PSDT – s’appuie sur une série d’actions ponctuelles orientées vers les Investisseurs privés, nationaux et étrangers, et se base sur la promotion de  la destination, l’assainissement du climat de l’investissement étant régi au  niveau  national, par le code des investissements.

Cette politique nationale  va être révisée en 2018, et mise à jour avec l’appui du PNUD pour prendre  en compte le  contrat-programme de l’Office National du Tourisme (ONT) qui  a pour objet, la recherche des voies et moyens pour la mise en œuvre du développement touristique au centre de laquelle cette structure en tant qu’institution de patrimoine et de promotion a un rôle déterminant.

Le décollage et l’essor du Tourisme dans notre pays est une volonté exprimée a mainte reprise par la Haute Autorité de l’Etat. Sa réussite dépendra de la démarche et de l’ensemble des procédures de  mise en œuvre que les Autorités chargées de l’opérationnalisation entreprendront. Au-delà des questions financières tout n’est que question de vision, d’approche et de méthode.